La Macédoine, jeune pays au carrefour des Balkans, au cœur des routes allant de l’Europe vers l’Orient, bénéficie d’une situation stratégique incomparable. Ses frontières côtoient l’Albanie, le Kosovo, la Serbie, la Bulgarie et la Grèce.
Ce positionnement explique son histoire particulièrement riche et mouvementée.
Dès le Néolithique, Les hommes s’y installent et le site archéologique de Vrchnik en garde encore des traces.
Durant l’Antiquité, la Macédoine voit passer différentes tribus. Tout d’abord les indo-européens puis les Ilyriens qui s’y installent. Le pays retrouve une certaine sérénité avec Philippe II de Macédoine qui donne une unité à son peuple. Son fils, Alexandre le Grand, éduqué par Aristote devient un conquérant redoutable craint des Grecs. Il agrandit et renforce son royaume.
Durant cinq siècles, les Romains régneront et édifieront de grandes cités dont l’ancêtre de Skopje. Quand l’empire romain se scinde en deux, la Macédoine est rattachée à l’Empire d’Orient.
De nouvelles invasions se succèdent : vers 500, les Slaves puis rapidement les Huns et enfin les Bulgares.
Vers l’an mille, ce sont les Normands qui dévastent la contrée puis le passage des Croisés.
Vers 1300, ce sont les Turcs et la Macédoine entre dans le royaume ottoman pour cinq siècles. Ses villes connaissent un fabuleux essor, un véritable âge d’or.
A la fin du XVIIIème siècle, les seigneurs musulmans tentent de reprendre le pouvoir dans les campagnes. Les Slaves qui les fuient s’installent dans les villes, formant une nouvelle élite catholique que combat Constantinople.
Au XIXème siècle, l’instabilité s’est installée durablement. Non seulement l’Occident lorgne vers ce pays mais ses voisins serbes et grecs deviennent une véritable menace. Un courant nationaliste émerge donnant lieu à plusieurs soulèvements. L’organisation révolutionnaire intérieure macédonienne (VRMO) mène en août 1903 une grande insurrection pour une république où toutes les ethnies pourraient vivre en paix. L’armée ottomane vit mal cette insurrection et la neutralise en novembre de la même année.
En 1912 commencent les premières guerres balkaniques pour chasser les Ottomans de la Turquie. Par le traité de Bucarest en août 2013, au lieur d’obtenir son indépendance, la Macédoine est partagée entre la Grèce, la Serbie et la Bulgarie qui un an plus tard s’oppose aux deux premières. La Macédoine est alors partagée en quatre parties. Le sud pour la Grèce, l’ouest pour l’Albanie. La Serbie reçoit le territoire qu’elle occupe de nos jours et la Bulgarie obtient la partie orientale.
Arrive la première guerre mondiale. Serbes et Grecs se battent aux côtés des Français et les Bulgares soutiennent l’Allemagne. Ils seront vaincus en 1918. C’est la création du royaume de Yougoslavie et la Macédoine devient la Serbie du sud.
Durant la seconde guerre mondiale, après le démembrement du royaume de Yougoslavie, la Macédoine est de nouveau partagée entre la Bulgarie et l’Albanie.
Libérée en 1944 par les Communistes, elle devient la République socialiste de Macédoine et entre, en tant qu’état libre, dans la Yougoslavie.
Sa première constitution date de décembre 1946.
En 1963, la Macédoine et surtout Skopje subissent un terrible séisme qui fera plus de 1000 morts. Mais l’aide qu’elle reçoit de monde entier va lui permettre de se relever et de se développer économiquement.
En 1991, la Yougoslavie est dissoute et le 17 novembre, la République de Macédoine déclare son indépendance.
Toutefois, la Grèce ne veut pas reconnaître le drapeau macédonien et s’oppose à la reconnaissance de son indépendance.
En 1993, la Macédoine entre à l’ONU sous le nom de Fyrom (en Anglais) ou Arym (en Français) et les casques bleus s’installent aux frontières du pays. En contrepartie, la Macédoine accepte de modifier les armes de son drapeau.
Un an après, la Macédoine connaît l’embargo de la Grèce durant un an et demi. Les marchandises ne circulant plus, la mafia balkanique en profite et tente même d’assassiner le premier président de la Macédoine, Kiro Gligorov, appelé le « renard argenté des Balkans ou le père de l’indépendance » puisqu’il a réussi à faire sortir son pays de la Yougoslavie sans qu’il n’y ait de massacre.
En 1997, la Macédoine signe un accord économique avec l’Union européenne. Mais elle connaît de nouveau une vague de terrorisme par les Kosovars résidant au pays.
En 1999, c’est la guerre au Kosovo et l’OTAN intervient. Des milliers de Kosovars viennent à nouveau s’y réfugier
En 2001, ce sont les Albanais de Macédoine qui se soulèvent. L’Otan, l’ONU et l’Union européenne interviennent.
Les accords d’Ohrid sont signés reconnaissant à chaque minorité ethnique de Macédoine des droits propres.
La Macédoine connaît alors une certaine croissance économique et se porte candidate à l’adhésion à l’Union européenne en 2004.
En 2006, la Macédoine entre dans l’Organisation de la francophonie.
Elle est touchée par la crise économique mondiale de 2007 et les tensions renaissent entre les deux partis albanais de Macédoine.
Des élections en 2008 apportent enfin une certaine sérénité. Une grande campagne contre la corruption est menée, l’économie se relève et les différentes ethnies vivent désormais en bonne entente